Que ce soit pour des raisons économiques ou par conscience écologique, vous avez décidé de récupérer les eaux de pluie. Mais par où commencer, que dit la législation à ce sujet et surtout, est-ce vraiment rentable ? On vous dit tout.
Collecter son eau de pluie, un vrai bénéfice ?
Lavage des sols ou de la voiture, arrosage des plantes ou évacuation des toilettes : 45 % de l’eau que nous utilisons au quotidien ne demande pas d’être potable*. Une proportion qui permet de comprendre pourquoi récupérer son eau de pluie peut être une bonne idée. Au-delà du geste écologique évident, ne pas avoir systématiquement recours à l’eau courante peut également alléger considérablement votre facture. Ainsi, l’on considère que pour un extérieur de 200 m2, les économies peuvent s’élever à 200 € par an. En outre, l’eau de pluie présente une minéralisation faible et une légère acidité qu’apprécient particulièrement les plantes, bien plus en réalité que l’eau filtrée qui sort de nos robinets. De quoi ravir les jardiniers en herbe qui souhaitent voir verdir leur jardin ! Mais si les bénéfices sont évidents, la collecte de l’eau de pluie est néanmoins encadrée par une certaine législation.
Quelles sont les obligations légales liées à la récupération des eaux de pluie ?
Avant toute chose, il faut savoir que l’eau de pluie récupérée doit être utilisée à des fins purement domestiques ! Il est strictement interdit de la boire ou de s’en servir pour cuisiner. La raison ? L’eau de pluie peut avoir ruisselé sur une surface contaminée par une substance dangereuse. D’ailleurs, il est interdit d’utiliser de l’eau de pluie – au moins pour votre intérieur - ayant été en contact avec un toit contenant de l’amiante-ciment ou du plomb. Et si votre installation est raccordée au réseau d’assainissement collectif, c’est-à-dire que le rejet de vos eaux usées se fait par les égouts, il vous faudra faire une déclaration d’usage auprès de votre mairie et payer une redevance d’assainissement collectif. Le reste de la législation concerne le récupérateur de pluie et plus particulièrement l’entretien de l’installation ainsi que la signalétique obligatoire.
Comment choisir son récupérateur de pluie ?
Récupérer son eau de pluie demande l’installation d’un… récupérateur d’eau de pluie, quelque soit son modèle :
- Standard : à savoir une citerne ou un bidon positionné sous une descente de gouttière dont la capacité peut varier de 200 à 10 000 litres.
Une citerne standard installée sous une gouttière - Crédit photo : Gussy Sews Inspiration Workshop
- À réservoir souple : qui se place dans un endroit dissimulé comme un vide sanitaire ou sous une terrasse.
- Décoratif : telles des amphores ou qui imitent la pierre naturelle ou le bois.
Un collecteur d'eau de pluie avec robinet en forme d'amphore - Gamm Vert
- Enterré : la solution la plus discrète, mais la plus chère également ! Pour autant, si, dès la construction de votre maison, vous avez dans l’idée de récupérer les eaux de pluie, pensez à inclure l’installation de la cuve dès la conception des plans.
Le puisement des eaux collectées se fera par la suite par l’ouverture d’un robinet lorsque le récupérateur d’eau de pluie est en hauteur, par simple ramassage (lorsque la quantité d’eau n’est pas volumineuse) ou encore par l’installation d’une pompe.
Comment choisir la taille de son récupérateur d’eau de pluie ?
Il faut considérer trois facteurs : la quantité des précipitations, la surface de la toiture et le coefficient de perte naturelle (comme l’évaporation). Ainsi, pour une maison de 100 m2 située dans une région où il pleut en moyenne 75 cm de pluie par an, il faudra effectuer le calcul suivant : 100 x 0.75 = 75 m3. Un résultat auquel il faudra retrancher 10 % de pertes naturelles, soit 67.5 m3 (67 500 litres). Sachant qu’en moyenne, il faut entre 150 et 500 litres d’eau pour arroser un jardin de moins de 50 m2 et de 500 à 1500 litres pour un extérieur de moins de 100 m2. Si l’on ajoute les usages domestiques, l’utilisation peut monter entre 6 000 et 9 000 litres par an. Il y a donc de quoi faire !
L’entretien et la signalétique de la cuve de récupération d’eau de pluie
Pour un usage uniquement extérieur, la législation n’impose aucune contrainte. En revanche, pour une utilisation intérieure – et pour des conditions sanitaires évidentes – le cadre juridique est plus rigoureux. Ainsi, l’eau non potable devra être clairement distinguée de l’eau potable par un affichage. En outre, la cuve devra être entretenue régulièrement avec, selon le modèle, un nettoyage des filtres ainsi que la désinfection de la cuve ainsi qu’un carnet de suivi.
* : Gamm Vert